La créativité est réservée aux artistes 

Cette affirmation rejoint l’illusion que l’on a du talent ; l’idée qu’un don sacré, inné et presque magique serait réservé à quelques élus dès la naissance. Et, c’est tellement plus beau et plus facile de croire cela. Sauf qu’il n’en est rien, mise à part le travail acharné saupoudré d’une volonté de fer.

Qu’est ce que la créativité concrètement ? : Un mot que l’on entend depuis nos jeunes âges mais qui, pour moi en tout cas, restait flou jusqu’à il y a peu. Un mot que je croyais, à tort, réservé à une minorité de chanceux, c’est à dire aux « vrais artistes ». C’est une idée reçu bien ancrée mais pourtant fausse. Absolument tout le monde peut être créatif ou talentueux dans plusieurs domaines et il ne faut pas avoir fait 5 ans dans une école d’art pour l’être.

La créativité est la capacité qu’un individu a à créer avec son imagination. Que ce soit quelque chose de nouveau ou qui nous est inconnu. Elle peut prendre toutes les formes ; un objet (allant de minuscule à énorme), une oeuvre, un concept, une vision, et même une conversation où émerge de nouveaux points de vue.

Elle est pour tout le monde et en tout le monde ! Il faut juste avoir l’envie de la laisser s’exprimer et de la travailler un peu, comme on peut travailler sur son empathie, par exemple 😉 Il y a un tas de choses qu’on pense immuables alors que c’est la volonté qui change tout.

Depuis petite, j’ai peur de celle ci. J’ai peur de ce qu’elle pouvait dire de moi si j’en manquais. Je craignais de ne pas faire parti des grands qui pouvaient en privilégier. Ne pas en avoir suffisamment remettait en cause mon intelligence et ma valeur. J’en ai complètement délaissée la joie de l’instant de création. J’étais plus attachée aux résultats qu’au parcours. À la moindre erreur ou difficulté, je me critiquais. Il fallait que je réussisse, que je prouve quelque chose, apparemment. J’étais en compétition avec le monde : Perfectionnisme, pression du résultat, impatience, concurrence ; autant de limites contre lesquelles je me bats chaque jour.

Depuis que je sors réellement de ma zone de confort, de nouvelles perspectives s’ouvrent à moi. Mes niveaux de compréhension de concepts s’affinent et ma peur prend de moins en moins le dessus. Ce qui est incroyable, c’est que même une activité qui semble hors sujet par rapport à mes projets peut s’avérer très utile et ouvrir des portes : Le simple fait de monter sur cette planche de skateboard qui m’a toujours fait envie mais peur en même temps, a pu me faire comprendre que rien est impossible. Je m’étais limitée à la peur de tomber sans prendre en compte l’enthousiasme et la libération de la réussite. Quand tu oses enfin, tu finis par y arriver. Que ce soit au deuxième, troisième ou vingtième essai, l’importance est de ne pas abandonner. Et alors, tu te rends compte, que tu t’étais bloqué tout seul.

En primaire, j’ai ouvert GarageBand en me disant « Trop cool, je peux créer de la musique moi même sans instrument ». Et une fois fini, je me suis dit « C’est tout ? Qu’est ce que je fais maintenant, qu’est ce que j’en fais ? En plus, ce n’est même pas de la vraie musique ». Exemple de blocage face au besoin de validation ou de légitimité.

En secondaire, j’ai voulu apprendre la guitare. Je ne pouvais pas faire de cours alors j’ai appris sur YouTube. Je suis tombée sur les accords, j’ai rien compris. Du coup, j’ai été vers le finger style. Je comprenais toujours rien mais au moins, je pouvais jouer sans me tordre le poignet. Finalement, au bout de plusieurs chansons, je me suis lassée parce que je ne savais pas ce que je faisais. J’avais l’impression qu’il y avait des règles sacrées et surtout, je ne comprenais pas quand est ce que je pouvais déterminer que je savais jouer à la guitare. Encore une fois, je me suis bloquée.

La musique revient en 2022, avec des cours de chant, de solfège et l’intégration des Marie-Claire. Et c’est en 2024, que je conscientise le fait de vouloir devenir chanteuse mais je n’osais pas me lancer… Cette année, en 2025, j’ose enfin réellement touché à la création musicale à force de réfléchir à mes besoins, de remettre en question mes choix de vies et épreuves, de comprendre ce que je veux réellement et de privilégier l’action aux réflexions incessantes. J’ai commencé à lire beaucoup de livres de développement personnelles qui m’ont énormément aider dans ce cheminement. En voici quelques exemples ; La pensée positive de Alain Heril, Les Quatres accords Toltèques de Don Miguel Ruiz ou encore The Creative Act : a way of being de Rick Rubin (aussi disponible en français).

Premièrement, il ne faut pas se mettre une pression à trouver l’idée du siècle. Tout est une question de présence, d’ouverture, d’appréciation de l’instant T.
Il faut se laisser aller, se laisser vivre.

De plus, tu dois comprendre que les idées n’appartiennent à personne et à tout le monde à la fois. Elles se passent de main en main, se transforment, se recyclent, se renouvellent. Les idées sont et ont toujours été. Si on décide d’en laisser tomber une, d’autres personnes la réaliseront et ce n’est pas grave ! Il y en a une abondance, une infinité. C’est un cycle et nous sommes aux services de celles ci. Parce que le plus important finalement, c’est le partage. Le partage des idées, de nos oeuvres et découvertes. Au fond, qu’est ce qu’un artiste sans son public, sa communauté ?

Comme dis plus haut, le plus important est de se concentrer sur le processus. De vivre pleinement celui ci. Sinon, on passe à côté de tout et on perd en authenticité. On cherche à plaire, à prouver quelque chose. On veut des likes, des vues, de l’argent ou encore de la validation. On cherche alors ce qui fonctionne, ce qui est tendance ou viral. Quand, on focus son importance sur ça, on finit par copier, en faire de trop, ou alors, on a peur et on n’en fait pas assez. Pour trouver l’équilibre, rien de mieux que la sincérité.

Pour compléter cela, je dirais qu’il faut suivre son intuition. Au plus, nous sommes à l’écoute de nos envies, besoins ou sentiments, au plus, on va réussir à rentrer en connexion avec les idées et le monde qui nous entoure. C’est se mettre dans un état d’ouverture où on écoute réellement ce qui se passe. On retrouve le principe de la méditation qui veut être attentif sans jugement, conscientisation ou contrôle. Il faut juste être. Tel un bébé qui découvre son environnement. S’émerveiller et embrasser l’art d’être présent.

Pour terminer, fais toi confiance ! Il n’y a que toi qui peux savoir ce qui est juste, bon à faire ou penser. Nous sommes nos propres portes vers l’imaginaire. Et il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises créations, à partir du moment où elles sont faites avec le coeur. Bien sûr, n’hésite pas à demander des conseils et des feedbacks auprès des personnes envers qui tu peux avoir confiance mais n’oublie pas que toi seul sais réellement ce qui convient !

La créativité n’est pas un don, c’est une pratique. Elle se nourrit de curiosité, d’audace et de persévérance. Plus on ose, plus on crée. Alors, qu’attends-tu pour plonger dans l’inconnu ?